
Je vous présente un ami de 30 ans. C'est mon premier ampli acheté au Magasin NASA de Sainte-Geneviève-des-Bois (91 Essonne) en 1983 pour 450 euros. Comme « beaucoup », je l'avais presque vendu après avoir acheté un Marantz audio-vidéo (SR4320) « plus moderne », fort heureusement la vente ne s'est jamais conclue et finalement c'est très bien ainsi. Il n'avait pas fonctionné depuis 2009, je viens de le remettre en service. Sans problème, il «s’accommode» allègrement de mes Infinity RS-4000A ou SM-155.
Je sais qu'il fait partie d'une période peu appréciée des aficionados de la marque, mais c'est mon premier ampli et il a pour moi une valeur sentimentale. J’avais 18 ans au moment de son achat, c'était ma première chaîne acquise avec l'intégralité de mes économies. En le regardant et en l'écoutant, de nombreux souvenirs me reviennent en mémoire.
Cet appareil a été introduit au catalogue Marantz en 1982, il représentait le « haut de gamme » des ampli intégrés « grand public », le très haut de gamme étant regroupé sous l'appellation Esotec. Ses petits frères sont numérotés PM x50 (DC). A la suite du 750, on trouve , le 550 DC (2x65w),le 450 (2x55w) et le 350 (2x30w). Il est est à noter que seuls les 750 et 550 bénéficient du suffixe DC et que le 350 est apparu au catalogue de Marantz l'année précédente.
Esthétiquement, les avis sont partagés. Les productions de cette époque avaient commencées à faire la part belle aux LED de toutes sortes aux dépend des afficheurs à aiguilles pourtant bien plus précis et plus beaux . Toutefois , je trouve que la façade est bien pensée. A gauche, la mise sous tension, le mini égaliseur (peu utile, mais qui impressionne le néophyte) en 2 x 5 fréquences, au centre les indicateurs de puissance en flèche, à droite les sélecteurs de source, d'enregistrement, la balance , le potentiomètre de volume avec ses 40 crans et enfin en bas une belle rangée de boutons-poussoir avec de gauche à droite les sélecteurs d'enceintes, la déconnexion de l'égaliseur, les filtres passe-haut et passe-bas, le loudness et les magnétophones 1 et 2. Les plus attentifs d'entre-vous auront remarqués la présence de deux petites barres verticales qui encadrent l’égaliseur, l'afficheur les sélecteurs du bas. Je trouve que c'est une bonne idée car elle renforce l’allure générale de l'appareil.
Autre détail qui me plaît, Marantz a eu la bonne idée d'assortir la couleur du capot avec la façade,même les rivets en plastique sont assortis.
A l'intérieur, c'est un peu la déception, Marantz a fait l'impasse sur le châssis du fond et il n'y a que l’alimentation qui possède son propre berceau. Bien que cette alimentation soit impressionnante en taille (elle explique pour beaucoup les 9 Kg de l'appareil), elle n'est pas blindée ce qui est pour moi très regrettable pour un haut de gramme fusse-t-il grand public. Comme sur de nombreux amplis de cette période, on trouve ce grand radiateur en forme d’arête de poisson et qui occupe toute la largeur de l'appareil. Les transistors de puissances (2 Sanken 2SA1187 et 2 autres Sanken 2SC2838) sont positionnés sous ce radiateur et il est nécessaire de démonter la plaque du fond pour y avoir accès.
Il est prévu pour délivrer une puissance de 2 x 85 watts en 8 ohms et 115 watts en 4 ohms. Les possibilités de branchements (uniquement CINCH) sont plutôt complètes et il ne manque pas grand chose : Le PM 750 DC accepte indifféremment les d'enceintes 4 ohms ou 8 ohms, 2 paires sont possibles mais dans ce cas, l’impédance cumulées de chaque paires doit être supérieures à 8 ohms (En fait, je ne suis pas tout fait certain de ce j'ai écris; est-ce que la somme des impédances doit être supérieure à 8 Ohms ou est-ce que chaque paire d'enceinte doit avoir une impédance de 8 Ohms

Au quotidien, c'est un appareil facile à vivre. Après quelques mois d'utilisation, plus besoin de regarder où se trouve les boutons, instinctivement votre main se pose là ou il faut pour le mettre en service puis ensuite positionner le sélecteur de source au bon endroit.
Pour ce CR, j'ai choisi pour la source une platine CD Kenwood DP-5010 que j'utilise au quotidien, mes Infinity SM-155 qui sont placées à 50 cm des murs et orientées vers un point central à 3 mètres (mon canapé). Ce sont des 3 voies avec un 38 cm, deux médiums et un tweeter.
Assis (pas avachi) les tweeters seront au niveaux de mes oreilles. Pour les câbles entre les enceintes et l'ampli, j'utilise du banal 2,5 mm² acheté en grande surface et pour la liaison amplificateur vers la platine laser des câbles Monitor PC achetés en 1991.
Comme pour la présentation de mon JVC JR-S300, les disques choisis pour l'écoute ne sont pas spécialement réputés pour leur qualités d'enregistrement. Par contre j'ai réduit le nombre de CD choisis et élargi les styles avec de la « musique classique ». Cela état, la rédaction d'un CR d'écoute est vraiment pour moi un exercice compliqué

Pour faire mes tests, les CD sont :
Classique
Erik Satie et compagnie interprété par Anne Queffélec 'Éditions Mirare 2012), l'extrait choisis est « Le Picadelly »
Mozart – Requiem interprété par le philharmonique de Vienne sous la direction de Karl Bohm en 1971 et édite en CD en 1983 aux éditions Deutsche Grammophon, l'extrait choisis est « Lacrimosa ».
Pop-Rock
Billy Joel - « Goodnigt Saïgon » - extrait de l'album « The Nylon Curtain » (1982 – CBS)
Chicago – « 25 Or 6 To 4 » - extrait d'un best of.(1996 – Arcade)
Chanson française
Zaz – « Oublie Loulou » – extrait de l'album « Recto - Verso » (2013 – Play on / EMI)
NB : ce titre est la reprise d'une chanson de Charles Aznavour.
Erik Satie - « Le Picadelly » : Ce qui surprend immédiatement en écoutant ce morceau c'est l'image stéréophonique qui semble être droite devant vous comme un mur. On ressent pas la sensation de profondeur. Ce morceau assez court (1'41) utilise juste un piano et il alterne les passages lents et rapides. Les accords sont « propres et nets », j'irai jusqu’à dire que le notes claquent.
Mozart - Lacrimosa : Le Marantz ne semble pas fait pour les grands ensembles philharmoniques. Si on ressent bien l’émotion induite par cette œuvre magnifique, la scène stéréophonique apparaît comme étriquée.
Billy Joel – Goodnight Saïgon : Changement de registre avec une musique « plus moderne ». Ce morceau est intéressant avec cette ligne mélodique simple accompagnée par un piano, puis ce refrain mettant en avant la voix de l'artiste ainsi que les percussions. Comme pour les morceaux précédents, je retrouve ce manque de profondeur de la scène stéréophonique mais aussi cette sécheresse générale. La encore, il n'a y pas de coloration.
Chicago – 25 Or 6 To 4 : Ce qui rend ce morceau intéressant c'est la place accordée à cette section cuivre qui est la marque de fabrique du groupe. Ici le Marantz est très à l'aise pour reproduire ce type de sonorité. Par contre, il y a une légère impression de « couverture posée sur les enceintes ». Comme cela ne concerne que ce titre, je suppose que cet effet est du à la prise de son au moment de l'enregistrement qui date de 1970.
Zaz – Oublie Loulou : j'ai chois ce titre, style jazz manouche, pour sa rapidité d’exécution a la fois pour les instruments et le phrasé de la chanson. Le PM750 se montre à son aise pour ce style de musique, il n'y a aucun effet de « traîne ».
Conclusion : si on ne peut pas dire que cet amplificateur est très bon, on ne peut pas non plus dire qu'il soit mauvais. Au contraire, je le trouve assez à l'aise avec tous le styles de musique et plus particulièrement avec le pop /rock. La sécheresse et l'absence de coloration sont les impressions que je retiendrai en priorité. Cependant, je trouve qu’il lui manque quelque chose. C'est assez difficile à déterminer ; un manque trop prononcé de coloration, plus de profondeur dans l'image stéréophonique …
Liens pour informations complémentaires
Le manuel utilisateur que j'ai scanné et posté sur le forum : viewtopic.php?f=33&t=180&start=50
Un fil de discussion sur le forum au sujet du PM 550DC : viewtopic.php?f=74&t=15814
La catalogue Marantz 1982 : http://marantz.pytalhost.eu/1982/marantz10.jpg
Zaz – Oublie Loulou :