J' espère que le joli push-pull d' EL84 de chez Audionote, calculé et peaufiné par les plus grands gourous du milieu, est capable d' autant d' "harmonie musicale" que le vieux Marantz de 55 ans d' âge.
Ce ne serait pas honteux pour le Marantz s' il n' était pas capable d' en faire autant mais pitoyable pour l' Audionote s' il n' arrivait pas à faire aussi bien que le papy.
Un bémol cependant, un montage bien étudié et des transformateurs de sortie bien réalisés sont au coeur du 8B. L'amélioration des dernières décennies est plutôt au niveau des composants actifs et dans la diminution de l'ergonomie de l'appareil, ce qui permet de les optimiser encore plus par le biais de subtiles modifications. Mais cela demeure de l'optimisation, la roue n'est pas réinventée. Souvent, le gain est surtout au niveau de la définition. C'est ce que j'ai pu constaté au fil de mes nombreuses lectures sur les nombreux sujets concernant le matériel vintage.
Sid, le concepteur derrière le 8B, n'était pas fou non plus et l'a bien constaté, et dans sa révision du model 7 à la fin des année 1970, ses efforts ont surtout été concentrés sur le changement des composants et le raccourcissement du trajet du signal. Idem pour le model 8B. Il continua d'ailleurs jusqu'à la fin de sa vie d'améliorer ses appareils au fil des progrès réalisé dans ces domaines.
Cela lui a valu de ramener les performances du ''pépère'' de 1958 à la hauteur des meilleurs composants du début des années 1980 (Harry Pearson, TAS). Et même là, il mentionne : by
''todays standards'' qui sont les critères de performances actuels et donc qui ne sont pas absolus. Dans les années 90, il a compris que la plupart des condensateurs ont un son bien à eux... ce que bien des ingénieurs ont nié pendant de nombreuses années (lire l'article POODGE Model 7 du magasine Audio Amateur que j'ai posté dans ce fil) et a ainsi continué son processus d'amélioration.
D'ailleurs le model 7 étant encore utilisé dans les années 1990 par certains labels pour l'évaluation de leur enregistrement jazz et classiques. Notamment le fameux Mercury Living Presence, sur lequel Wilma Cozart avait testé à l'origine les masters stéréophoniques avec le model 7, et qui, dans les années 1990, continua de les évaluer avec le model 7 modifié par Sid Smith lors de leur remasterisation sur CD . Madame Cozart étaient reconnue pour avoir l’ouïe fine (sans jeu de mot), sinon en tant que femme, elle n'aurait jamais percé dans ce domaine jadis réservé aux hommes. Bref, tout cela en dit long sur les qualités du model 7.
De plus un autre appareil, le 10B, est encore considéré comme une référence en tuner par tellement de personnes qu'on ne saurait les dénombrer.
Donc produit dépassé, oui, de beaucoup, non, surtout quand on parle de musicalité.
Il y a aussi la fiabilité, critère qui aujourd'hui est souvent sacrifié pour obtenir des performances plus poussées. Je ne sais pas pour vous, mais un ampli à transistors de 20 000 Euros qui claque après 10 ans avec ses pièces propriétaires introuvables et cramée, ou un ampli qui use rapidement les tubes parce qu'il les pousse trop, ce n'est pas agréable pour le portefeuille, surtout si on désire utiliser des tubes de qualité, ni écologique. Il y aussi la qualité de fabrication, qui n' est égalée que dans le très haut de gamme.
Bref, oui il y a mieux, mais à combien ?
Je ne sais si l'on peut comparer, mais j'adorais mon AL2 avec ses jolis composants: le 8b doit nécessairement aller "plus loin" surtout avec ces tubes. Puis... la comparaison prestige/esthétique n'a même pas lieu d'être!
le 8B